"Tajmilt" ou l'hommage par anticipation - Ait Saada Yattafen

Ait Saada Yattafen

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Récits, images, toute une chronique inspirée de l'horizon de mon enfance qui me semblait circonscrit aux limites du Djurdjura.


"Tajmilt" ou l'hommage par anticipation

Publié par Ait Mohand Idir sur 4 Juin 2023, 11:11am

Ma dernière publication accompagnée d’un enregistrement audio que j’ai partagée sur fb, n’est qu’un hommage que je rends à mon épouse, et par ricochet, à moi-même car personne ne le fera à ma place. Quand j’ai pris mon bâton de pèlerin en 2007 pour une aventure virtuelle, c’était pour raconter un vécu riche d’anecdotes que mes aïeux n’ont pas pu rapporter car ils n’en avaient pas les moyens.

Je m’étais dit qu’il ne fallait pas que je commette la bêtise d’emporter avec moi tout un passé qui doit être transmis à ma descendance afin de lui servir de base pour une construction solide. Le monde archaïque par lequel je suis passé et le monde moderne qui s’est imposé par la suite, m’ont poussé à me surpasser afin de prendre le train en marche pour ne pas rester à la traîne.

Donc, il fallait que je fournisse énormément d’efforts pour me frayer un chemin sur cet océan du Web devenu incontournable pour m’informer et m’exprimer. Mais comment faire quand l’école primaire vous a fermé ses portes et que vous avez quelque chose d’important à dire ? C’est la question à laquelle je me suis heurté avant de franchir le pas vers l’autodidaxie qui m’a conduit au point où j’en suis.

Aujourd’hui, je peux dire que j’ai gagné le pari que je m’étais lancé il y a de cela une vingtaine d’années. Moi qui n’avais aucune prédisposition à l’écriture, j’ai réussi la gageure de m’autoéditer et pas seulement. En effet, tout au long de cette belle aventure où j’ai navigué en solo, j’ai découvert des horizons insoupçonnés qui m’ont permis des rencontres virtuelles avec des Auteurs qui m’ont aidé dans ma quête dans le monde littéraire auquel je n’étais pas préparé.

Après avoir tout raconté par le biais de mes espaces Internet, me voici dans un compte à rebours où je fais le bilan de cette magnifique expérience que j’ai acquise après avoir fait mon mea-culpa face à l’école de la vie qui m’a enseigné qu’au bout du compte, on repart toujours comme on est arrivé, ni pauvre ni riche, pas plus savant ou ignorant, exactement comme si on est jamais arrivé ni avant ni après. Pour le reste, j’ai appris que je ne sais rien comme l’ont affirmé bien d’autres après Socrate à qui on a fait boire la ciguë jusqu’à la lie pour avoir dit la vérité.

S’il est vrai que la vie nous impose des devoirs et des obligations, l’après doit aussi nous interpeller, non pas pour briguer le paradis comme le font celles et ceux qui ont pénétré les voies du seigneur, mais pour que le legs qu’on laisse derrière soi, soit bénéfique à la postérité. Les horizons qui défilent les uns après les autres, ne doivent pas nous faire oublier l’impasse omniprésente où tout s’arrête. C’est ainsi et pas autrement que vont que  les voies de la vie qui mènent vers la même destination. Que ceux qui voguent sur des autoroutes bordées de fleurs, emportant avec eux des bagages remplis de projets à long terme, sachent que leur voyage peut être interrompu à tout moment.

A bon entendeur…